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Stockage, compostage et application du fumier composté autoproduit

Utilisation optimale des ressources de l'exploitation pour renforcer la résilience

L'agriculteur belge Jean-Marie Velghe, originaire de Wallonie, est convaincu de la manière de tirer le meilleur parti de son fumier agricole : le compostage. Ses principales conclusions ? C'est facile, cela peut se faire à moindre coût (même à grande échelle) et cela présente de nombreux avantages pour améliorer la résilience de son exploitation. 

Jean-Marie mélange principalement du fumier et des pailles (d'autres déchets organiques tels que des carcasses d'animaux, des matières végétales, etc. peuvent également être ajoutés) et les composte en plein air sur ses pâturages en longues rangées étroites, appelées "andains". Ce type de compostage est également appelé compostage aérobie. Cela signifie qu'il permet à l'air de favoriser la décomposition de la matière organique. 

L'air, en combinaison avec la matière organique et l'augmentation de la température dans le tas de compost, crée un environnement propice à la décomposition des matières organiques. La technique appliquée par Jean-Marie, la technique des "andains", est utile pour le compostage à petite et grande échelle, permettant une bonne régulation de la température, la croissance bactérienne et la circulation de l'oxygène.

Le retournement du tas de compost, qui doit être effectué régulièrement pour favoriser la circulation de l'air, peut se faire avec un chargeur à godets. Après quelques semaines (généralement entre 6 et 8 semaines), le tas est nettement plus petit et dégage moins d'odeurs fortes. Le compost est également transformé en un engrais pour le sol, riche en nutriments, qui présente de nombreuses caractéristiques avantageuses lorsqu'il est appliqué sur les terres.

Tout d'abord, le fumier contient des agents pathogènes et divers stades de vie de parasites internes qui peuvent affecter la santé des animaux au pâturage. Grâce à la fermentation du fumier et aux températures élevées atteintes, les agents pathogènes et les œufs de parasites peuvent être détruits, réduisant ainsi leur population et leur propagation potentielle (régulation écologique). Le compost peut également rendre le sol plus fertile et assurer une libération lente des nutriments aux cultures, ce qui peut à nouveau conduire à des augmentations de rendement à long terme. En outre, les propriétés physiques du sol peuvent être renforcées, ce qui peut par exemple améliorer la capacité du sol à retenir l'eau, une caractéristique bénéfique lorsque les sécheresses sont de plus en plus fréquentes.

Ainsi, la gestion du fumier par le compostage peut, lorsqu'elle est bien exécutée, rendre l'agriculteur plus résilient dans divers domaines. L'autonomie de l'agriculteur est plus grande en ce qui concerne la fourniture d'engrais pour les sols, car il n'est pas ou moins nécessaire d'acheter des engrais aux vendeurs (autonomie). En même temps, c'est une méthode de lutte biologique contre les parasites qui permet de réduire les risques d'invasions. L'état des propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol est renforcé rendant le sol plus sain et plus résilient (ancrage local).